Rompower
14/11/2006, 21h49
http://www.planete-drapeaux.net/suisse/images/suisse_nt.gif
Voilà voilà,
suite au meeting FC4D à paname, ben je me suis demandé si y avait pas des gens helvétiques sur steu sympatique forum :mrgreen:, autrement dit des Suisses!
personnellement je suis de Lausannanne (si vous connaissez pas, vous ratez quelque chose...), et je suis très attaché à cette superbe région qu'est "la côte" :bave: :love:
je vois ce genre de panoramas tous les jours :nono::
http://k41.pbase.com/u45/tcom/large/29185306.IMGP2496.jpg
en suisse romande, et plus précisément dans la canton de vaud, on parle le Vaudois, pour ceux qui connaissent pas, dégustez :
"Ma foi, ça commence par les chiffres: 70 se dit septante, 80: huitante et 90: nonante.
Vous pouvez toujours essayer de me convaincre mais moi j'ai appris depuis tout petit à compter en base 10 .. de plus lors de séjours à l'étranger j'ai jamais autant ri d'écouter un anglophone, germanophone ou autre latin qui tentait d'apprendre à compter en "français", allez lui expliquer qu'à partir de soixante certains comptent en base 20..."
source: www.topio.ch (http://www.topio.ch/index.php)
un des poèmes les plus connus du canton:
La Venoge
On a un bien joli canton :
des veaux, des vaches, des moutons,
du chamois, du brochet, du cygne ;
des lacs, des vergers, des forêts,
même un glacier, aux Diablerets ;
du tabac, du blé, de la vigne,
mais jaloux, un bon Genevois
m’a dit, d’un petit air narquois :
– Permettez qu’on vous interroge :
Où sont vos fleuves, franchement ?
Il oubliait tout simplement
la Venoge !
Un fleuve ? En tout cas, c’est de l’eau
qui coule à un joli niveau.
Bien sûr, c’est pas le fleuve Jaune
mais c’est à nous, c’est tout vaudois,
tandis que ces bons Genevois
n’ont qu’un tout petit bout du Rhône.
C’est comme : «Il est à nous le Rhin !»
ce chant d’un peuple souverain,
c’est tout faux ! car le Rhin déloge,
il file en France, aux Pays-Bas,
tandis qu’elle, elle reste là,
la Venoge !
Faut un rude effort entre nous
pour la suivre de bout en bout ;
tout de suite on se décourage,
car, au lieu de prendre au plus court,
elle fait de puissants détours,
loin des pintes, loin des villages.
Elle se plaît à traînasser,
à se gonfler, à s’élancer
– capricieuse comme une horloge –
elle offre même à ses badauds
des visions de Colorado !
la Venoge !
En plus modeste évidemment.
Elle offre aussi des coins charmants,
des replats, pour le pique-nique.
Et puis, la voilà tout à coup
qui se met à fair’ des remous
comme une folle entre deux criques,
rapport aux truites qu’un pêcheur
guette, attentif, dans la chaleur,
d’un œil noir comme un œil de doge.
Elle court avec des frissons.
Ça la chatouille, ces poissons,
la Venoge !
Elle est née au pied du Jura,
mais, en passant par La Sarraz,
elle a su, battant la campagne,
qu’un rien de plus, cré nom de sort !
elle était sur le versant nord !
grand départ pour les Allemagnes !
Elle a compris ! Elle a eu peur !
Quand elle a vu l’Orbe, sa sœur
– elle était aux premières loges –
filer tout droit sur Yverdon
vers Olten, elle a dit : «Pardon !»
la Venoge !
«Le Nord, c’est un peu froid pour moi.
J’aime mieux mon soleil vaudois
et puis, entre nous : je fréquente !»
La voilà qui prend son élan
en se tortillant joliment,
il n’y a qu’à suivre la pente,
mais la route est longue, elle a chaud.
Quand elle arrive, elle est en eau
– face aux pays des Allobroges –
pour se fondre amoureusement
entre les bras du bleu Léman,
la Venoge !
Pour conclure, il est évident
qu’elle est vaudoise cent pour cent !
Tranquille et pas bien décidée.
Elle tient le juste milieu,
elle dit : «Qui ne peut ne peut !»
mais elle fait à son idée.
Et certains, mettant dans leur vin
de l’eau, elle regrette bien
– c’est, ma foi, tout à son éloge –
que ce bon vieux canton de Vaud
n’ait pas mis du vin dans son eau…
la Venoge !
Jean Villard-Gilles - Port-Manech, juillet 1954
et une fable da Lafontaine version vaudoise :
L'ami corbeau et l'ami renard
C't ami Corbeau, sur un arbre ganguillé
Tenait à plein bec une tomme.
C't ami Renard, le tarin chatouillé
Lui tint ce discours à la gomme :
Hé! salut c't ami Corbeau,
T'es rude joli, t'es même fin beau!
Crénom de sort, si ta batoille
Vaut ce plumage qui pendoille,
T'es le tofin des forêts du Jorat.
A ces mots, le Corbeau qui trouve ça estra
Ouvre tout grand son four
Et lâche ses dix-heures.
Le renard chippe la tomme et dit:
Pauvre niolu, méfie-toi toujours des lulus
Qu'ont la langue bien pendue.
Cette leçon vaut bien une fondue!
Le Corbeau dépité, conclut:
Ch'us tondu, j'ai perdu, plus jamais je s'rai eu!
:odile:
Voilà voilà,
suite au meeting FC4D à paname, ben je me suis demandé si y avait pas des gens helvétiques sur steu sympatique forum :mrgreen:, autrement dit des Suisses!
personnellement je suis de Lausannanne (si vous connaissez pas, vous ratez quelque chose...), et je suis très attaché à cette superbe région qu'est "la côte" :bave: :love:
je vois ce genre de panoramas tous les jours :nono::
http://k41.pbase.com/u45/tcom/large/29185306.IMGP2496.jpg
en suisse romande, et plus précisément dans la canton de vaud, on parle le Vaudois, pour ceux qui connaissent pas, dégustez :
"Ma foi, ça commence par les chiffres: 70 se dit septante, 80: huitante et 90: nonante.
Vous pouvez toujours essayer de me convaincre mais moi j'ai appris depuis tout petit à compter en base 10 .. de plus lors de séjours à l'étranger j'ai jamais autant ri d'écouter un anglophone, germanophone ou autre latin qui tentait d'apprendre à compter en "français", allez lui expliquer qu'à partir de soixante certains comptent en base 20..."
source: www.topio.ch (http://www.topio.ch/index.php)
un des poèmes les plus connus du canton:
La Venoge
On a un bien joli canton :
des veaux, des vaches, des moutons,
du chamois, du brochet, du cygne ;
des lacs, des vergers, des forêts,
même un glacier, aux Diablerets ;
du tabac, du blé, de la vigne,
mais jaloux, un bon Genevois
m’a dit, d’un petit air narquois :
– Permettez qu’on vous interroge :
Où sont vos fleuves, franchement ?
Il oubliait tout simplement
la Venoge !
Un fleuve ? En tout cas, c’est de l’eau
qui coule à un joli niveau.
Bien sûr, c’est pas le fleuve Jaune
mais c’est à nous, c’est tout vaudois,
tandis que ces bons Genevois
n’ont qu’un tout petit bout du Rhône.
C’est comme : «Il est à nous le Rhin !»
ce chant d’un peuple souverain,
c’est tout faux ! car le Rhin déloge,
il file en France, aux Pays-Bas,
tandis qu’elle, elle reste là,
la Venoge !
Faut un rude effort entre nous
pour la suivre de bout en bout ;
tout de suite on se décourage,
car, au lieu de prendre au plus court,
elle fait de puissants détours,
loin des pintes, loin des villages.
Elle se plaît à traînasser,
à se gonfler, à s’élancer
– capricieuse comme une horloge –
elle offre même à ses badauds
des visions de Colorado !
la Venoge !
En plus modeste évidemment.
Elle offre aussi des coins charmants,
des replats, pour le pique-nique.
Et puis, la voilà tout à coup
qui se met à fair’ des remous
comme une folle entre deux criques,
rapport aux truites qu’un pêcheur
guette, attentif, dans la chaleur,
d’un œil noir comme un œil de doge.
Elle court avec des frissons.
Ça la chatouille, ces poissons,
la Venoge !
Elle est née au pied du Jura,
mais, en passant par La Sarraz,
elle a su, battant la campagne,
qu’un rien de plus, cré nom de sort !
elle était sur le versant nord !
grand départ pour les Allemagnes !
Elle a compris ! Elle a eu peur !
Quand elle a vu l’Orbe, sa sœur
– elle était aux premières loges –
filer tout droit sur Yverdon
vers Olten, elle a dit : «Pardon !»
la Venoge !
«Le Nord, c’est un peu froid pour moi.
J’aime mieux mon soleil vaudois
et puis, entre nous : je fréquente !»
La voilà qui prend son élan
en se tortillant joliment,
il n’y a qu’à suivre la pente,
mais la route est longue, elle a chaud.
Quand elle arrive, elle est en eau
– face aux pays des Allobroges –
pour se fondre amoureusement
entre les bras du bleu Léman,
la Venoge !
Pour conclure, il est évident
qu’elle est vaudoise cent pour cent !
Tranquille et pas bien décidée.
Elle tient le juste milieu,
elle dit : «Qui ne peut ne peut !»
mais elle fait à son idée.
Et certains, mettant dans leur vin
de l’eau, elle regrette bien
– c’est, ma foi, tout à son éloge –
que ce bon vieux canton de Vaud
n’ait pas mis du vin dans son eau…
la Venoge !
Jean Villard-Gilles - Port-Manech, juillet 1954
et une fable da Lafontaine version vaudoise :
L'ami corbeau et l'ami renard
C't ami Corbeau, sur un arbre ganguillé
Tenait à plein bec une tomme.
C't ami Renard, le tarin chatouillé
Lui tint ce discours à la gomme :
Hé! salut c't ami Corbeau,
T'es rude joli, t'es même fin beau!
Crénom de sort, si ta batoille
Vaut ce plumage qui pendoille,
T'es le tofin des forêts du Jorat.
A ces mots, le Corbeau qui trouve ça estra
Ouvre tout grand son four
Et lâche ses dix-heures.
Le renard chippe la tomme et dit:
Pauvre niolu, méfie-toi toujours des lulus
Qu'ont la langue bien pendue.
Cette leçon vaut bien une fondue!
Le Corbeau dépité, conclut:
Ch'us tondu, j'ai perdu, plus jamais je s'rai eu!
:odile: